Histoire d'Aubigny

Le passé local d’Aubigny nous passionne. Des écrits vont paraître au fil du temps. Nous vous invitons à visiter cette page de temps à autre.

Un livre consacré à l'histoire et aux particularités de la commune

Jean Marie Fillon, habitant d'Aubigny, publie un livre de quelques 120 pages et photos, qui, présente l'histoire de la commune, depuis ses origines (supposées) et surtout depuis la fin du Moyen Age jusqu'à nos jours.

Quelles investigations ?

Lors de ses recherches, l'auteur se réfère aux Archives et consulte une bibliographie qui contient parfois des références à notre village. En outre, il s'appuie sur ses propres souvenirs et observations, afin de nourrir sa connaissance du sujet.

L'accent est mis sur les réalités sociologiques et économiques d'un village rural, et sur leurs transformations à travers les siècles. Sur le destin de quelques personnages singuliers également.

Où se procurer ce livre ?

  • chez l'auteur  tel : 0678069627

Quel est son prix ?

  • Cette auto-édition est au prix de 12 euros

 

SYNOPSIS

Texte écrit par Jean-Marie Fillon, 2021

Les origines obscures de la commune d'Aubigny

La première mention d'un lieu nommé Aubigny se trouve, à la fin du XIème siècle, dans un acte de donation à l'Abbaye de Talmond, en Vendée, par le Sieur Kadelon, natif de la Peyratte, Seigneur de Talmond par son mariage, de terres et de forêts qu'il possède à Aubigny.

Aubigny est Albiniacum

Dans un acte de donation à l'Abbaye de Talmond

Traditionnellement, les spécialistes d'étymologie pensent que tous les noms de lieux terminés par - y ou - ay  (- ac en pays de langue d’oc) proviennent d'un nom  de personne auquel on a ajouté le suffixe - iacus – indiquant la possession. Albiniacum, forme déclinée d'Albiniacus, désignerait donc le domaine d'un certain Albinius.

Celui-ci pourrait être un propriétaire romain  établi après la conquête de la Gaule. Il pourrait aussi être le nom romanisé d'un  riche picton, cela d'autant plus facilement que les premiers habitants de ce que nous appellerons plus tard le Poitou sont parmi les peuples de la Gaule un de ceux qui adoptèrent le plus rapidement les mœurs et les noms des romains.

Mais, aussitôt formulée cette hypothèse d'Aubigny ancien domaine gallo-romain – c'est-à-dire quelque part entre le Ier et le IIIème siècle après Jésus Christ -  se heurte à une sérieuse difficulté : Il n'a jamais été trouvé sur notre territoire de traces matérielles indiquant l'existence ancienne d'un de ces établissements agricoles et humains que les gallo-romains nommaient villae, villas. Pas de débris de poteries ou de tegulae, tuiles caractéristiques. En l'absence de preuves matérielles, l'origine de notre village ne peut se déduire de son nom seul.

Époque gallo-romaine : les environs d'Aubigny peuplés et habités

Il n'en reste pas moins qu'à l'époque gallo-romaine, les environs d'Aubigny sont peuplés et habités et que cela est prouvé par de nombreuses découvertes archéologiques. Par exemple, à Lamairé, à partir de 1870, à la suite de la découverte des fondations d'une villa près de la maison noble  de la Gautherie, ont été trouvées de monnaies romaines en grand nombre, des débris de poteries, des fibules etc . En 1882, dans la même commune, on découvrit deux statuettes : l'une est un Mercure, dieu du commerce, l'autre représente un cerf. Toutes les deux  sont attribuées au IIème siècle. Elles sont visibles au Musée Ste Croix de Poitiers.

Deux voies traversent Aubigny

Dans les Deux-Sèvres, depuis des dizaines d'années, l'archéologie à mis à jour de nombreuses villas, principalement au bord du Thouet  (Gourgé, St loup, Louin et son hypogée, Airvault, Availles, St Généroux) mais aussi à l'écart de celui-ci (Lamairé, déjà cité, Assais etc...) ces sites habités sont reliés par des voies, quelquefois d'anciens chemins gaulois, qui furent très importantes pour la romanisation de la gaule. Au moins deux de ces voies traversent ce territoire qui est maintenant notre commune.

La première, la voie Poitiers-Nantes, une des plus importantes de l'Ouest,  passe par Gourgé et est connue depuis longtemps. C'est le «  chemin de St Hilaire » qui est signalé à Gourgé où il passe un peu à l'écart du bourg. Jusqu'au XIXème cette voie était encore très  visible dans la forêt d'Autun mais aussi dans les bois de Barges, c'est-à-dire sur notre commune.  Actuellement, les défrichements et les travaux agricoles en ont effacé les traces.

Voie dite des "plaines de la Vienne"

Si le passage de cette voie importante est établi depuis longtemps, une deuxième voie romaine, bien moins connue, traverse aussi notre commune : c'est la voie dite des  « plaines de la Vienne »descendant du Nord Est – Moncontour et Assais vers le Sud Ouest jusqu'au Thouet qu'elle traverse  par le Gué de Flais puis continue jusqu'à Chatillon sur Thouet.

Voie indiscutable sur la majeure partie de son tracé selon l'IGN, elle se confond sur une partie  de son trajet avec la D134 qui, d'Assais à Gourgé passe par Aubigny, avant d'obliquer après le passage du ruisseau, au Pontreau. 

Elle rejoint la grande voie Poitiers-Nantes dans un carrefour complexe aux limites de la commune, près du village de la Chaussée (encore un indice fréquent sur les voies romaines).  Le souvenir de ce carrefour est marqué par le proche village du Quaireux. 

En conclusion, même si la présence de ces voies et de ce carrefour à proximité immédiate d'Aubigny n'est, pas plus que les découvertes archéologiques des environs, une preuve de l'existence d'un domaine gallo-romain, elle pourrait étayer cette hypothèse en faveur de l'explication du nom de notre village.

Jean-Marie Fillon, 2021

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